Sans titre

Ma vision de l'école...

 

L'école joue un grand rôle dans notre éducation et dans notre manière d'appréhender la vie. Dès le plus jeune âge, nous sommes ainsi conditionnés à acquérir certains automatismes et certaines habitudes qui prendrons vite toute apparence de normalité, et pourtant... 

Les conditionnements véhiculés par l'école prennent toute sorte de formes, plus ou moins perverses, qui, sous couvert de formation pour le bien du plus grand nombre, Merci M Ferry, a permis à la nation de se doter d'un outil de conditionnement de l'ensemble des habitants du pays, et ce, dès notre plus tendre enfance. C'est d'ailleurs là que nous sommes le plus réceptif, et le moins enclin à discuter et à remettre en cause le message transmis par des adultes ayant figure d'autorité, à qui nos parents nous confient en toute confiance.. L'Education Nationale a donc l'immense privilège, mais aussi l'immense pouvoir d'imprimer dans la tête de chaque petit français, et ce, depuis des générations, un modèle qui correspond à ce dont le pays a besoin en terme de main d'oeuvre et de tête "pensante", ou non.. J'aimerais cependant reprendre certains des aspects que nous considérons aujourd'hui comme "normaux" afin d'éveiller un peu notre esprit critique bien mis à mal par un minimum légal de 10 ans de formatage:

 

1) Vocabulaire: le terme Maître m'a toujours posé problème, associant personnellement ce mot à Esclave. Quel rôle est donc sensé jouer ce 'maître' face à des élèves ? Un élève qui posera une question se verra répondre "Quand tu auras fait seras à ma place, tu pourras poser des questions". cas véridique d'une maîtresse à quelques années de la retraite face à une question en rapport avec le cours d'une élève de CE2... Est-ce en étant placé sur un pied d'estale que l'on éveille la curiosité et que l'on motive l'intérêt des élèves face à un professeur ? Le terme 'maître' se révèle finalement bien adapté... 

 

2) Les horaires: Est-il normal que nos enfants, dès le plus jeune âge dussent se lever aux aurores comme des robots, arrivant en classe dans un état semi-comateux et n'ayant, tout au plus, dans une journée de 7h de cours que 1h30 ou 2h où leur état rend leur apprentissage réellement efficace ? Maintenir les prisonniers dans un état de fatigue afin de les soumettre à une autorité carcérale est quelque-chose de bien connu. Une étude de l'Université d'Oxford estime quand à elle que travailler avant 10h du matin est assimilable à de la torture. Qu'en est-il donc pour nos enfants qui commencent les cours à 8h50 en maternelle, 8h30 en primaire et 8h en collège ? avec des levés entre 6 et 7h pour la plupart d'entre eux.

 

3) Les rythmes et le programme: pour compléter l'aspect des horaires, il est évident que le "programme" officiel, qui occupe tant de créneaux de cours n'est pas destiné à nous instruire et à nous faire apprendre sur le long terme. Les heures de classes qui défilent ne sont là que pour nous ingurgiter des informations de toutes sortes, pour la plupart inutiles, n'ayant pour seule but que de faire des évaluations, noter, et classer. Nous rentrons ainsi dans un système où la seule finalité est de classer les enfants les uns par rapport aux autres. Essayez de donnez une estimation réelle du pourcentage d'informations réellement retenue à l'issue de 10 ou 15 années de cours, et mettez ça en rapport avec le temps passé sur les bancs de l'école. Soit on se targue d'un taux de "rendement" catastrophique et c'est alors une volonté délibérée de nous faire sortir aussi bêtes et incultes de nos cursus de formation (l'apprentissage de l'anglais en est un bel exemple...) soit la méthode n'est pas DU TOUT adaptée.. Je pencherais malheureusement pour la 1ère option étant la seule à limiter la non compétence de nos gouvernants en charge de l'éducation. Surcharger les programmes, les élèves, leurs cartables et leurs têtes est un excellent moyen les saturer leur cerveau d'informations et ainsi de limiter au maximum leurs capacités réelle de réflexion. Ce matraquage ajouté à une belle dose de fatigue garantie une capitulation des cerveaux les plus coriaces en quelques années. Quelques années supplémentaires permettant de casser tout risque de résistance d'éventuels récalcitrants.

 

4) Les notes: à quoi servent les notes ? Quelle étude n'a jamais démontré qu'une bonne note à une interrogation était synonyme d'une quelconque intelligence, de leçon retenue ou même apprise ? Quelle étude ne s'est jamais penchée sur l'efficacité et la représentativité d'une note quand à la durée de la mémorisation, de la capacité à restituer ou à mettre en œuvre une leçon ou un cours ? Qu'indique un 20/20 ???? Que la leçon a été mémorisée de la veille pour le lendemain avec le juste minimum de compréhension pour feindre une maitrise totale du sujet ? Et si le tout est oublié la semaine suivante, quel est l'intérêt et le crédit que l'on puisse attribué à ce genre de note et donc de méthode de notation ? Un élève n'ayant que 13 à cette même interrogation ne sera t'il pas plus en mesure de mettre en application le sujet sur un cas concret des semaines, voir des années plus tard ? Qu'en serait-il de ce fameux 20/20 après 3 j, 2 sem, 6 mois, ou 2 ans ??? Même question pour le fameux par-cœur... Quel intérêt d'une leçon apprise mais non comprise ? 

 

5) Le classement: Même si il n'y a pas de classement "officiel", les élèves dès le primaire savent très bien se situer par rapport aux autres élèves de la classe. Les "premiers de la classe" sont eux aussi très au fait de leur position. Dans l'absolu, être un bon élève n'est pas très bon signe. C'est même révélateur d'un manque total d'esprit critique et d'un conditionnement "au top" ! C'est en se conformant le plus possible au système de notation que l'élève tombe dans le 'piège' tendu par l'éducation nationale. N'ayant trouvé d'autre moyen d'évaluer les élèves, on les place dès le plus jeune âge dans un système concurrentiel où l'on doit être meilleur que l'autre pour être bien considéré et être un "bon" élève, un élève "reconnu". L'école défend donc un système combatif et du chacun pour soi qui, même si il tente parfois de prôner la collaboration et le travail de groupe, ne se repose au final que sur les notations individuelles et donc concurrentielles. Le pire, c'est que les "meilleurs" de ce système, seront les "meilleurs" de demain, les cadres, les ingénieurs, les professeurs, qui à leur tour, entretiendrons et défendrons corps et âme ce système qui les aura fait "réussir".

 

6) La "conformisation": Le but de cette éducation est donc de faire rentrer les élèves dans un moule qui les fera prendre la forme que l'on voudra bien leur donner. Aujourd'hui, pour la plupart, des pousses-boutons, juste assez bons pour faire tourner une machine, mais pas trop pour ne pas avoir idée qu'une autre vie est possible, et que le choix de notre existence est nôtre. Les pousses-boutons faisant également de bons "pousses-caddies", la boucle est bouclée car le "rendement" de ces personnes, largement majoritaire en France, est imbattable, leur SMIC étant dépassé chaque mois jusqu'au dernier centimes, et ce, en passant intégralement par la case TVA ! Merci qui !? 

Il n'y a aucun jugement de valeur dans ces propos, et si je dénigre ce système, c'est bien que quantité de personnes à potentiel se retrouve dans une condition qui leur permet à peine de survivre, alors qu'ils auraient pu devenir des personnes épanouies et potentiellement à l'aise financièrement si l'école leur avait permis. 

 

7) Les "hors cadres": Trop bête, rebelle, pas assez intelligent, trop intello, fayot... Tout ce qui dépasse doit-être coupé. Ainsi, tout ce qui ne rentre pas dans le cadre prévu par la "norme" se verra immédiatement rejeté par ce système gaussien qui ne saura que gérer les 90%. Les 10% qui ne sont pas assez malléables ou trop "inadaptés" pour rentrer dans ce système n'y survivront pas. Qu'ils soient à gauche ou à droite de la courbe, leur sort sera le même. Pourtant, c'est bien dans ces ressources "extra-ordinaires" que se trouvent les plus forts potentiels, les personnes exceptionnelles, les génies qui justement, ne rentrent dans aucun ordre établi, les artistes, les inventeurs et les grands scientifiques qui seraient en mesure de révolutionner le monde. Mais là encore, n'est-ce pas une volonté délibérée de tuer ces potentiels dans l'œuf afin qu'ils ne deviennent pas trop "dangereux" pour une élite dominante, dont personne n'ose remettre en cause le bien fondé...

 

8) Epanouissement personnel et esprit critique: Il est dramatique de voir combien ces 2 aspects sont négligés et mis à mal dans le parcours des élèves. L'épanouissement personnel est tout bonnement totalement absent des programmes. Quelle école enseigne t'elle les bases de la communication non-violente, de l'analyse transactionnelle, de l'énnéagramme ou de toute autre méthode permettant d'apprendre à se connaitre ? A savoir qui l'on est et comment l'on fonctionne ? Comment l'on interagi avec ceux qui nous entourent et avec me monde ?? La méditation, la loi de l'attraction, la vibration, la visualisation, les corps subtiles, l'approche holistique... Pourquoi rien de tout cela n'est-il abordé dans aucune école ?? Je ne parle même pas des rangs de la Fac de Médecine qui n'a aucune formation ni même information sur les pratiques millénaire orientales, qui n'ont aucune notion de ce que sont les chakras, les méridiens, ni même une quelconque approche énergétique.... De son côté, l'esprit critique n'est mis en œuvre que de façon anecdotique en Terminale, durant des cours de "Philo" qui ont depuis des lustres perdu toute crédibilité et tout intérêt face à des élèves blasés et moqueurs, hormis pour quelque classes littéraires qui devront prendre ce cours à cœur, car faisant partie intégrante de leur futur cursus. Pour le coup, c'est en "bon élève" que ces cours seront alors suivis de façon studieuse et notes à la clé. Ce n'est pas ainsi que l'on éveil un esprit critique que l'on s'est acharné à tuer ! C'est à se demander si ces cours de philo ne sont pas là que pour jauger de l'efficacité du lavage de cerveau dispensé jusque là ! Une moyenne au delà de 10 pouvant paraître suspecte au bon déroulement du "processus"...

 

9) La créativité: Notre modèle éducatif est très clairement orienté cerveau gauche, tout comme notre société. Le test de QI, si prisé, en est une parfaite illustration. Ce test reconnu ne juge que d'une sorte d'intelligence très particulière et ciblée, qui est loin d'être représentative du plein potentiel de l'intelligence humaine. Ainsi, comme pour la philo, les cours à vocation artistiques seront considérés "secondaires", face à des disciplines comme les mathématiques ou le français. Et pourtant... La créativité n'est-elle pas la source de tout invention, de tout développement évolutionnaire et révolutionnaire ? La musique, le dessin, la peinture, l'écriture, l'expression corporelle, le travail de l'imagination et de l'imaginaire est essentiel pour le développement et la satisfaction de l'âme. Quelle âme n'a pas besoin de s'exprimer ? Quelle âme ne vibre pas de couleurs, de vibrations, de sensations, d'émotions ?? Quelle est la place de l'âme sur les bancs de l'école ? Et quelle créativité est possible sans la contribution de l'âme ? Quelle nations peut espérer ternir un rang si elle ne fait pas de la créativité de ses enfants sa ressource première ??? 

 

10) les privilégiés: je ne parlerai pas ici de certaines castes qui suivent un enseignement sur-mesure, bien différent de cet enseignement "Pour les Nuls" au sens premier du terme. Ceux qui défendent ce système et cet enseignement "pour tous" n'en font étrangement pas bénéficier leur progéniture. N'est-ce pas surprenant ? Pourquoi prône t'on un système que l'on ne met pas en œuvre pour soi-même ? Faite ce que je dis, mais pas ce que je fais.. Mais pourquoi donc ? Cela ne serait-il pas adapté ? suffisant ? Correctement orienté ? Ou cette école ne prônerait-elle pas les bonnes règles de vie et de fonctionnement de la Société ? Ou les valeurs défendues ne seraient-elles pas les mêmes ? Les approches ?  Les cours dispensés... Qu'enseigne t'on dans les écoles privées huppé de la capitale ? à l'ENA ? N'est-il pas relativement simple finalement de mettre en œuvre un système de deux poids deux mesures, l'un adapté au petit peuple, et l'autre, à la classe dominante... ? Tient, cela ne vous rappelle t'il rien ? 

 

Mais comme il est si bien écrit sur le fronton de toutes les écoles de notre beau pays, Liberté, Egalité, Fraternité ! Le tout est d'y croire... !

 

PS: Je tiens ici des propos parfois exagérés, provocateur ou teintés d'ironie. Mon seul but est de (re)mettre en route la machine à neurones qui nous sert de cerveau, et son inséparable compagnon, l'esprit critique !

 

Règles de partage ou republication sur un autre blog :

Si vous souhaitez republier cet article, voici les règles à suivre :

- Indiquer en début d’article clairement « Par Emmanuel Peltier »

- Ne modifier ni texte ni images.

- Indiquer à nouveau la source de manière claire en bas de l’article comme suit : « Cet article a été écrit par Emmanuel Peltier, dont voici la source originale : (avec le lien complet de l’article).

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Gaétan (mardi, 19 janvier 2016 08:38)

    L'Ecole est chargée d'une partie de l'Education des enfants, mais d'une partie seulement... Il est indéniable que certains dysfonctionnements existent à l'heure actuelle dans notre système d'éducation. Cependant, rejeter la faute uniquement sur le système éducatif est un peu simpliste. Les dysfonctionnements que tu cites peuvent provenir du système éducatif d'une part, c'est indéniable, mais également du manque d'éducation (ou d'initiation à certaines approches, d'ouverture d'esprit) des enfants en eux-même. L'éducation scolaire (à différencier selon moi de l'éducation de l'enfant qui provient de ses interactions avec ses parents, sa famille, ses amis ainsi que toutes ses relations ou activités, que ce soient des activités sportives ou de loisirs comme les programmes tv, les jeux auxquels ils peuvent jouer, etc) ne peut par conséquent pas apporter une éducation globale aux enfants. Elle ne peut pas se substituer aux parents dans tous les domaines. C'est une problématique sociétale, les enfants recherchant dans le système éducatif les éléments qui leur permettent de "survivre" et de "réussir" dans leur futur (croyance issues des expériences qu'ils ont vécu ou par ce qu'ils croient être important). Les questions de l'âme, vue la séparation qui a été appliquée entre l'Etat et le religion, me semblent impossibles à traiter à l'école, vue la promiscuité entre les religions et la spiritualité.

  • #2

    Emmanuel (mardi, 19 janvier 2016 18:49)

    Merci Gaétan pour ton commentaire. Mon propos ne traite que de l'éducation scolaire, et non pas de l'éducation au sens large qui est un bien plus vaste problème je te l'accorde. Je ne dis donc pas que l'éducation scolaire est sensée pallier aux manquements éducatifs des parents ou autres enseignants de la vie, mais que le système scolaire tel qu'il fonctionne aujourd'hui présente d'après moi des aspects (fortement) critiquables, voir contre-nature. Ces aspects, tellement ancrés dans les mœurs, ne sont plus sujets à remise en cause (même si l'émergence actuelle des écoles alternatives semble heureusement prouver le contraire). Quand à l'âme, lui permettre de vibrer dans le contexte scolaire ne me paraît pas incompatible avec une école prétendument laïque (ce dont je doute à voir la place prépondérante qu'occupe la religion chrétienne dans les manuels scolaires face aux autres religions...) car il n'est pas nécessaire d'évoquer le terme ni même le concept pour que celle-ci puisse trouver une source de plaisir profond qui éveille la joie et l'envie de créer de l'enfant, retrouvant par la même, son pouvoir naturel créateur. Au plaisir d'en rediscuter avec toi.